Page 3 - Compositions Matthieu Stefanelli
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SONATINE POUR PIANO
Cette composition a été écrite entre 2005 et 2007.
De nature plutôt intimiste, elle s'inspire d'oeuvres issues de trois
arts majeurs : la sculpture, la peinture et la poésie.
Je ne souhaitais pas simplement les décrire, mais tenter de
transmettre le souffle artistique qui émane de ces œuvres.
Dans le premier mouvement, la sculpture de Camille Claudel «
L'âge mûr » nous dévoile un vieil homme emporté par la mort,
retenu à la vie par une jeune femme agenouillée, comme une
sorte de supplication de l'être aimé. Dans les dernières mesures
de cette séquence, l'écriture pianistique s'égrène dans le suraigu,
comme une sorte d'envol inéluctable et fatal.
Le deuxième mouvement, « Les éternels nymphéas de
Giverny », prends ses origines dans les toiles de Claude Monet,
et plus particulièrement, celle du jardin à Giverny. L'évocation du
pont japonais par les gammes pentatoniques, les chants
d'oiseaux imaginaires, les eaux vaseuses et les nymphéas
tournant sur eux-mêmes dans le ruisseau, contribuent uniquement
à imaginer une sorte de voyage dans un jardin rêvé, plus qu'à
décrire ces peintures.
Le dernier mouvement, "...s'envoler comme un souffle aux
voûtes éternelles...", s'inspire d'un poème de Alphonse de Lamartine :
"Le Papillon". Il s'agit une nouvelle fois d'un envol, mais plus
optimiste que dans le premier mouvement : celui du papillon
cherchant la volupté, représentant, par le jeu d'une métaphore,
l'humanité. La gestuelle pianistique de cette séquence, issue du
contrepoint en miroir, s'apparente à celle du papillon dans des
mouvements symétriques.